Il y a 20 ans, la loi du 11 février 2005 posait un principe fort et largement partagé : celui d’une école inclusive, dans laquelle chaque élève, quels que soient ses besoins, quelle que soit sa situation de handicap, puisse trouver sa place. Un projet auquel la communauté éducative, les personnels et en particulier la FSU-SNUipp, ont toujours été profondément attaché·es.

20 ans après, le constat est sans appel : l’école inclusive est en panne !

20 ans après sa mise en place, le constat est sans appel : l’école inclusive est en panne. L’Institution peine à répondre aux besoins des élèves, malgré le sur-engagement des personnels.
Dans de trop nombreuses situations, l’Ecole Inclusive rime avec difficultés voire souffrance pour les élèves, pour les personnels.
En Creuse, les situations de crise se multiplient.
Au-delà des situations de crise, trop d’élèves sont empêché·es de progresser, sont empêché·es de réussir faute de moyens suffisants et adaptés pour répondre à leurs besoins. Ces situations sont moins explosives, moins visibles mais pourtant elles sont sources de culpabilité pour les personnels, qui malgré les trésors d’ingéniosité développés pour faire réussir les élèves, sont mis en échec.
Malgré les alertes nombreuses de ces dernières années, le ministère de l’Éducation Nationale, quels que soient les échelons, reste sourd et ne propose que trop peu de solutions ou parfois des solutions inadaptées.

La FSU-SNUipp a donné la parole aux personnels

La FSU-SNUipp a donc choisi de donner massivement la parole aux personnels, pour porter la réalité du terrain.
Cette grande consultation est une démonstration inédite de mobilisation : les personnels ont répondu massivement à cette enquête. En Creuse, en quelques jours, plus de 400 collègues (plus de la moitié des personnels), PE et AESH, se sont saisi·es de cette enquête ! C’est dire si le sujet est brûlant et si les attentes sont fortes !

Les résultats de l’enquête sont sans appel !

– 4,95 sur 10 : c’est l’appréciation que portent les personnels concernant l’impact de l’inclusion scolaire sur leurs conditions de travail (de 1 impact très négatif à 10 impact très positif). Ainsi, les personnels pointent majoritairement une forte dégradation de leurs conditions de travail, confirmant une difficulté devenue structurelle pour la communauté éducative.

– 3,53 sur 10 : c’est la note moyenne que les personnels attribuent à la qualité de scolarisation actuelle des élèves en situation de handicap et à besoins spécifiques. Cette évaluation est un signal d’alerte : elle traduit une frustration forte des personnels, non pour eux-mêmes, mais pour des élèves qui ne reçoivent pas la scolarisation qu’ils méritent.

Bref, l’heure est grave. L’enquête donne à voir une école inclusive à bout de souffle, mais aussi des professionnels, toujours engagés malgré les difficultés, qui réclament un changement radical de cap.

Ce que revendique les personnels

Parmi les réponses attendues par les personnels, les 3 priorités exprimées en Creuse sont les suivantes :
– Recruter des AESH formées et avec un statut (72% des réponses)
– Créer plus de postes spécialisés (RASED, ULIS...) (65% des réponses)
– Ouvrir davantage de places en établissements spécialisés (44% des réponses)

Viennent ensuite les attentes suivantes :
– Réduire les effectifs de toutes les classes,
– Renforcer la formation sur temps de travail,
– Développer des équipes pluriprofessionnelles,
– Dégager du temps de concertation.

La FSU-SNUipp 23 remercie vivement tous les personnels qui ont répondu à cette enquête. La mobilisation nombreuse des personnels donne une réelle légitimité aux revendications de la FSU-SNUipp 23.
La FSU-SNUipp 23 s’est d’ores et déjà saisie de ces résultats et continuera de faire valoir les revendications des personnels pour exiger et obtenir enfin les moyens d’une école inclusive de qualité.

Le sujet ne doit pas en rester là !

Les demandes sont claires. Si certaines réponses attendues relèvent du niveau national – et la FSU-SNUipp fera tout pour obtenir ce qui est demandé par les personnels -, d’autres relèvent de choix politiques académiques et départementaux.
Il y a urgence à changer la donne. Les personnels ne peuvent plus supporter le sentiment de travail empêché, l’impossibilité de répondre aux besoins des élèves, le sentiment de culpabilité que cela génère, le sentiment d’abandon voire de mépris de l’Institution !
Il y a urgence à engager réellement les moyens nécessaires

pour répondre à l’ambition de l’école Inclusive, l’ambition de la réussite de toutes et tous !

Il y a également urgence à avoir un réel projet, définir un cap, définir une feuille de route afin de mettre un terme à une politique sans ambition, de court-terme avec des réponses cloisonnées.

C’est pourquoi, la FSU-SNUipp 23 demande également la tenue de tables rondes réunissant l’ensemble des acteurs locaux (Education Nationale, ARS, associations et organismes gestionnaires des établissements et structures partenaires de l’Ecole) afin d’agir avec méthode : faire un constat partagé des besoins, faire un état des lieux de l’aide à disposition, de l’offre de services et de soins, définir les aides à mettre en place, les structures à développer, établir une feuille de route, planifier les réponses.

Pour la FSU-SNUipp 23, l’inclusion ne peut plus être un simple affichage politique : elle doit se traduire en actes et en moyens, pour les élèves comme pour les personnels. L’État et l’Institution doivent prendre leurs responsabilités, quel que soit l’échelon (national, académique, départemental), faute de quoi l’école inclusive restera un slogan… et une promesse trahie.

La FSU-SNUipp 23 prendra ses responsabilités, sera force de propositions comme à son habitude mais saura également mobiliser pour créer le nécessaire rapport de force si rien ne change.

Retrouvez le communiqué de la FSU-SNUipp 23

Retrouvez les résultats nationaux

L'enquête inlcusion : les résultats

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